C’est ce qui ressort de la présentation le 6 mars des chiffres de l’année 2017 et ceux arrêtés à fin février de l’observatoire CLAMEUR (acronyme de Connaître les loyers et analyser les marchés sur les espaces urbains et ruraux). La dépression se poursuit, à commencer par l’activité du marché. La mobilité résidentielle des ménages recule encore, après le rebond de 2014-2015, lui-même dû à un rattrapage de mobilités suite à une dépression en 2012-2013. L’activité a baissé de 4,8% en 2017. Si un rebond est constaté début 2018, il est habituel à cette période, et reflète probablement de surcroît une accélération des déménagements dus à la réalisation anticipée de projets de primo-accession au 4ème trimestre avant la réduction des incitations (PTZ, APL accession, etc.)…
Les loyers de marché ensuite : -0,1% en moyenne en 2017, avec une évolution négative croissante avec la taille des logements : ainsi on relève +0,4% pour les studios et 1 pièce (21,6 % du marché), une stabilité pour les 2 pièces, (34,3 % du marché), puis -0,4% pour les 3 pièces (26,9 % du marché), -0,6 % pour les 4 pièces (11,7 % du marché) et -1,1% pour les 5 pièces et plus (5,5% du marché).
Par ailleurs, il n’y a plus de "saut à la relocation" (écart entre le loyer du locataire sortant et du nouveau locataire) depuis 4 ans sur tout le territoire : les loyers de relocation sont en baisse de 0,7% par rapport au loyer du précédent locataire ! Il y a certes des disparités entre villes : en 2017, les loyers ont reculé dans près de la moitié des villes de plus de 10.000 habitants. Sur les villes de plus 150.000 habitants, les loyers n’ont augmenté en 2017 de plus que l’inflation que dans 5 d’entre elles, (Nice, Lyon, Montpellier, Nîmes et Lille), ils ont augmenté mais de moins que l’inflation dans 8 d’entre elles, et notamment les plus grandes (Paris, Nantes, Toulouse, Strasbourg…), et ils ont baissé dans 7 d’entre elles (Bordeaux, Angers, Marseille, Grenoble, Rennes…).
On pourrait croire que c’est l’effet de l’encadrement des loyers (double encadrement, en évolution dans toutes les villes assujetties à la taxe sur les logements vacants, et en niveau plafonné à Paris et à Lille), mais cette situation se retrouve de manière identique hors périmètre d’encadrement.
Enfin, l’effort d’amélioration-entretien des logements entre deux locataires continue à baisser, ce qui empêche les propriétaires d’augmenter le loyer de relocation, et la vacance locative stagne aussi à un niveau élevé, à 11% au-dessus de son niveau de 1998 et de 2008…
Voir les chiffres détaillés :
- CLAMEUR – Conférence de presse du 6 mars 2018 – Visuels de la présentation
- le top 878 des villes
- le top des 1.464 des EPCI
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