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2017, année immobilière exceptionnelle ? Pas tant que cela apparemment...
28/2/2018
C'est ce qui ressort d'un retour sur l'année immobilière réalisé dans un article par le professeur Michel Mouillart, professeur d’économie, et opérateur des observatoires CLAMEUR pour le marché locatif et LPI/SeLoger pour celui de la vente, plus spécialement visé en l'occurrence. Le constat est le suivant : après une très bonne fin d’année 2016, le marché de l’ancien avait encore bénéficié de financements très favorables au 1er semestre 2017. Mais au cours du printemps, la demande de logements anciens avait présenté les premiers signes d’affaiblissement : la remontée des prix des logements avait commencé à altérer la solvabilité de la demande, comme l’Observatoire Crédit Logement-CSA l’avait alors analysé.
Le 3ème trimestre a confirmé "l’atterrissage de la demande", qui est devenue plus dure au 4ème comme le révèle un "dévissage" des crédits à l’ancien :-24,4% en glissement annuel, après "seulement –13,1% au 3ème trimestre !
D'où vient alors, s'interroge Michel Mouillart, que la plupart des bilans présentés en janvier dernier aient décrit 2017 comme une année comme une année exceptionnelle ? Très simple : c'est ce qu'on risque si on se contente du constat de la situation des marchés six mois auparavant ! "Les progressions les plus rapides du marché (de 14 à 17%) se réfèrent en fait à une source qui serait celle des notaires, explique le professeur. "Tel est le cas, par exemple, d’ERA Immobilier ou de la FNAIM. En fait, ces "enseignes" qui ne disposent pas d’un système d’observation de l’ensemble du marché de l’ancien utilisent les estimations de l’activité que le CGEDD (le Ministère du Logement, pour simplifier) propose en partant des droits de mutation que centralise la Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP). Ces estimations sont donc par construction, comme d’ailleurs les indices de prix INSEE-notaires, en retard de l’ordre de 4 à 6 mois sur le marché : c’est-à-dire sur la conjoncture du présent vécue par les professionnels lors de la signature des compromis", ajoute-t-il.
Reste à se demander où va aller le marché de l’ancien en 2018, alors que les dispositifs publics de soutien de la demande ont été fortement dégradés : les aides personnelles en faveur de l’accession sont quasiment supprimées et le PTZ n’est intact que dans les zones A et B1. "Compte tenu de la dynamique de la production de crédits actuellement en cours (comme, par exemple l’Observatoire Crédit Logement/CSA en a rendu compte pour le mois de janvier), on doit s’attendre à un recul de l’ordre de 10% des offres acceptées (hors rachats de créances) sur l’année : voire peut-être même de 12 à 13%. Cela signifie que le nombre des compromis signés va reculer de plus de 10 % en 2018, et celui des actes définitifs de 5 à 6 %", conclut Michel Mouillart.