Coup sur coup, la FNAIM (Fédération nationale de l'immobilier ) et l'UNPI (Union nationale de la propriété immobilière) ont publié leurs chiffres concernant la hausse des loyers en France : hausse du 1er semestre selon les relevés de la FNAIM auprès de ses adhérents, et enquête que l'UNPI réalise chaque année auprès d'un échantillon de propriétaires bailleurs (échantillon de l'observatoire des loyers de l'UNPI appelé "SNOUPI" - Suivi national des observatoires de l'Union de la propriété immobilière - 45.000 logements référencés depuis 1999).
La Fédération nationale de l'immobilier (FNAIM) a constaté une accélération de la hausse des loyers au cours du premier semestre 2003, avec une progression de 10% sur un an, contre 3,8% en 2002 à la même époque !
Selon ses chiffres, les loyers des appartements ont augmenté de 11,8% à Paris au premier semestre 2003 sur un an, la hausse étant de 10,1% en région parisienne (petite et moyenne couronne), de 11,9% en Rhône-Alpes, mais seulement de 2,5% dans le Centre. Dans le reste du pays, les hausses sont de l'ordre de 7 à 8%.
Dans le secteur des maisons, les loyers ont également dans ces mêmes statistiques augmenté de 8% au premier semestre sur un an, contre 4,8% l'an dernier. Les hausses les plus importantes s'établissent sur le littoral méditerranéen (+17,4%), le Centre (+12,5%) et le Sud-ouest (+10,3%). Leur évolution est beaucoup plus modérée dans le Nord et l'Est, avec +1,4% sur un an. Ailleurs, les augmentations se situent entre 5,5% (Rhône-Alpes) et 8,7% (région parisienne).
Les loyers moyens du secteur privé locatif s'établissent pour la France entière à 11 euros par mètre carré pour les appartements au premier semestre 2003, et à 8,3 euros par mètre carré pour les maisons, toujours selon la FNAIM.
Par contre, les chiffres communiqués par l'UNPI révèlent une hausse beaucoup plus modérée : les loyers de marché, c'est-à-dire ceux appliqués en cas de signature d'un nouveau bail, auraient augmenté de 2,9% au premier semestre 2003, par rapport au premier semestre 2002 ; or ce sont normalement les loyers des nouvelles locations et des relocations qui tirent les moyennes vers le haut !
Certes, en cas de changement de locataire à l'intérieur d'un même logement, la hausse est plus forte, 6,8% en moyenne au premier semestre 2003 par rapport au premier semestre 2002.
L'importance des travaux que les propriétaires réalisent entre deux locations, serait, selon Jacques Devergne, vice-président de l'UNPI, la cause de ces hausses.
Pour Michel Mouillart, professeur à Paris X Nanterre et qui réalise chaque année cette enquête, le marché semble avoir atteint un palier, et devrait connaître "dès l'été ou l'automne 2004" un ralentissement. Une baisse des loyers est toutefois à écarter, "sauf si la situation économique continuait à se détériorer et affectait gravement les ménages".
L'étude de l'UNPI confirme aussi que le marché, malgré la forte demande, devient depuis 2002 de plus en plus fluide : 29,3% de taux de mobilité des locataires au premier semestre 2003 et 28,7 % en 2002, en progression de 10,0 % depuis 1998 (il était alors de 26,1 %)...
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