Le vieillissement de la population a un effet d'augmentation du nombre de ménages, et de ce fait de la demande de logements : c'est la constatation que fait l'INSEE dans une étude prospective.
En effet, les ménages de personnes âgées comprennent moins de personnes que la moyenne, ce, à raison d'un logement par ménage, qui fait baisser le nombre moyen de personnes par logement.
Ainsi, depuis 1975, le ménage moyen a perdu une demi-personne, passant de 2,88 à 2,40 en 1999, et le nombre de ménages a crû de 1,2% par an contre +0,4% pour la population. L'essentiel de cette hausse provient des ménages de personnes âgées, souvent composés d'une seule personne. Autre cause, l'évolution des familles : les couples sont moins durables, les divorcés ou séparés restent plus longtemps seuls après la rupture, les jeunes quittent leur famille à un âge moyen guère plus élevé qu'autrefois (23 ans), mais vivent alors plus souvent seuls. En 1982, 57% des hommes de 25 ans vivaient en couple contre 37% en 1999, et chez les femmes cette proportion a chuté de 72% à 55%. Comme les femmes travaillent plus, la vie en couple a moins la cote, une tendance qui devrait se poursuivre.
Si la forte hausse du nombre de ménages des années 90 se poursuit, le nombre de ménages augmentera de 228 000 par an jusqu'en 2010. Il faudra donc, pour satisfaire la demande, construire 320 000 logements d'ici 2004 et 290 000 de 2005 à 2009, a calculé l'Insee. C'est un rythme plus soutenu que les 304.000 par an construits de 1990 à 1999.
D'autres pays occidentaux comptent déjà une proportion de personnes seules et de séparations plus fortes qu'en France. En Suède, 54% des ménages sont des personnes seules (en 2000) contre 31% en France en 1999, ce qui se traduit par une proportion de la population vivant seule de 12,6%. L'INSEE projette pour 2020 un taux de 17% de la population vivant seul.
Par ailleurs, le nombre de pièces du logement augmente avec l'âge de ses occupants. Le nombre moyen de pièces par personne est passé de 1,33 en 1982 à 1,58 en 1999.
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