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larocaille
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4125 réponses |
Posté - 26 oct. 2008 : 10:28:52
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Luc, voici un article du Point, qui, même si il est orienté, donne les chiffres exacts. Enfin, presque, le pendant social étant semble-t-il amputé des charges indirectes (CMU, retraite, manque à gagner des fonds sociaux).
Pour notre petit pays, 500.000 chômeurs en plus (je ne le souhaite pas, mais malheureusement on en prend le chemin) coûteraient une bonne vingtaine de milliards.
Quelques chiffres qui pourraient aussi avoir leur importance: - Derrière les 2 millions de chômeurs officiels se cachent deux autres millions d'inactifs. - 7,5 millions de français vivent en dessous du seuil de pauvreté. - Le taux réel de chômage en France est de 20%. On obtient ce taux en ramenant le nombre de chômeurs au nombre de personnes susceptibles de perdre leur emploi (les fonctionnaires n'en font pas partie). - La totalité du train de vie de notre pays repose sur moins d'un quart de sa population en age de travailler, les trois autres quarts ne générant aucune richesse.
Enfin, signalons qu'il existe un lien direct entre les capacités de croissance d'un pays et son taux de dépenses publiques.
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Dominique |
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axe
Pilier de forums
797 réponses |
Posté - 26 oct. 2008 : 10:44:45
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après les CDS (parasites des crédits) ... les CDO synthétiques (parasites des parasites)
Mauvaises nouvelles sur les CDO
Certains titres du marché des CDO synthétiques, totalisant 1 200 milliards, se négocient à 10% de leur valeur d’émission. Les CDO synthétiques (Colletarized Debt Obligations) sont adossés non pas à des prêts comme les CDO classiques, mais à des CDS, ces contrats d’assurance sur le risque du crédit. Les investisseurs percevaient les revenus du contrat d’assurance, mais se sont également engagés à couvrir les pertes éventuelles.
http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=newsarchive&sid=aLdhPg50w110
http://fr.wikipedia.org/wiki/Collateralised_debt_obligation
Les notateurs savaient
Les emails échangés par les employés des agences de notation chargées d’évaluer les produits financiers savaient parfaitement que les AAA attribués ne signifiaient rien. « Espérons que nous soyons tous riches et en retraite le jour où ce château de carte s’écroulera », écrivait l’un d’eux.
http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=newsarchive&sid=a_GhN6Ihrky0
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Luc Standon
Pilier de forums
703 réponses |
Posté - 26 oct. 2008 : 11:39:33
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Citation : Initialement posté par axe
Les notateurs savaient
Les emails échangés par les employés des agences de notation chargées d’évaluer les produits financiers savaient parfaitement que les AAA attribués ne signifiaient rien. « Espérons que nous soyons tous riches et en retraite le jour où ce château de carte s’écroulera », écrivait l’un d’eux.
A cette occasion un grand appel internationale a été lancé par une nouvelle association (totalement virtuelle) :
Citation : SOS Enfants de la Crise : parrainez l'enfant d'un trader
"Nous sommes le Monde", comme le disait le poète, et quand le monde tremble, nous vibrons avec lui. Pour faire face à la douleur des victimes de la crise actuelle, déchaînez votre cœur et vos portefeuilles !
Tom, 15 ans, vit dans la grande banlieue de New-York. Son papa travaillait chez Lehmann Brothers, sa maman accordait des prêts chez Fanny Mae. Un soir en rentrant, penauds, hagards, tristes, ils ont garé le 4*4 sur la pelouse devant le garage, ils en sont sortis emportant avec eux un ou deux petits cartons d'effets personnels. Ils ont posé les cartons près de la télé (écran plasma) et ont expliqué à leurs enfants : ils ont été licenciés car leur employeur ne peut plus les payer.
Eux qui se sont tant dévoués pour vendre et acheter des entreprises, les noter, leur donner des AAA+ ou des A- avec implication positive, ou pour permettre à des pauvres gens non solvables de rêver pendant quelques mois que la maison hypothéquée où ils habitent sera un jour à eux. Eux qui ont géré avec une rigueur si belle les comptes rémunérés et les découverts de leurs clients... Les voilà devenus non solvables à leur tour.
Il leur faudra attendre des mois avant qu'ils retrouvent un job car tout le secteur où ils travaillaient est en crise. Quant à Papy et Mammy, dont les retraites sont payées par la capitalisation de leurs actifs boursiers, et qui ont perdu 30% de leur valeur depuis l'été, ils ne vont pas mieux.
Pouvons-nous rester insensibles à leur détresse ? Non !
Pourtant, le papa et la maman de Tom feront face. Ils ont du courage. Ils loueront certainement une partie de leur maison. Il faudra dégager la salle de jeux et l'aménager en chambre à louer, et peut-être même remettre Tom et son frère Bill dans la même chambre pour libérer une seconde pièce. Et puis il faudra vendre un des 4*4 et s'acheter une petite Toyota qui consomme moins, mais fiche la honte. Et qui offrira la voiture de Tom l'an prochain quand il aura 16 ans ?
Personne. Il devra continuer à aller au lycée dans un bus jaune. Humiliant. Et qui le paiera pour tondre la pelouse quand il voudra de l'argent de poche ? Encore une fois : personne, car tous les voisins du quartier auront des tonnes de temps libre pour le faire eux-même, puisqu'eux aussi seront au chômage.
Nous vous le demandons une fois encore : Peut-on rester indifférent face à une telle détresse ?
Comme vous, des millions de personnes ont aussi décidé que non, trop c'est trop.
En partenariat avec France Télé 1, la deuxième chaîne (ex Antenne 2), Bloomberg TV, etc... SOS Enfants de la crise lance dès aujourd'hui un grand programme : "Parrainez l'enfant d'un trader !"
En versant quelques euros chaque jour pour son éducation, sa santé, vous l'aiderez à retrouver sa dignité. Oui, vous pouvez vous permettre la solidarité. Les victimes du grand tsunami de la finance, comme ceux de la grosse vague de 2006, ne vous oublieront pas. Alors aidez-les.
Comment parrainer un enfant de trader en pratique ?
Il vous suffit de prendre contact avec notre association virtuelle : SOS Enfants de la crise, et vous engager à un versement quotidien, via un virement bancaire libre et automatique, notre système sécurisé PayPal est à votre disposition.
Pour faire face aux besoins de ces jeunes enfants troublés par la crise mondiale, l'association ne vous prélèvera pas d'argent plus d'une fois par jour.
Attention toutefois, dans certaines familles, outre le paiement d'une assurance maladie privée outrageusement chère, l'aide pour la santé peut comprendre une opération de chirurgie esthétique (généralement vers 17 ou 18 ans, quand la croissance est quasiment achevée). Pour les plus grands, l'aide à l'Education peut inclure une inscription dans une université "pas trop bidon" (compter 30.000 dollars par an). Enfin, pour d'aider les enfants à défendre leur dignité, il est recommandé de leur offrir une voiture "neuve" pour leurs 16 ans. Trop de garçons de traders n'ont pas pu ramener de fille à la maison parce que leur auto, trop peu racée, ne faisait pas rêver leurs copines.
En signant, vous vous pouvez choisir de vous engager jusqu'à la majorité de l'enfant adopté (21 ans dans certains états) ou vous engager pour dix ans seulement. Vous pouvez parrainer plusieurs enfants d'une même famille. Il vous est possible de souscrire un prêt (à taux fixe ou variable) pour faciliter vos premiers versements (renseignez-vous auprès de votre banque).
Vos filleuls vous écriront et vous enverront quelques photos numériques, pour vous informer de leur progression scolaire et de l'état de leur santé. Attendez-vous à une lettre tous les quatre mois environ.
Et n'oubliez pas : "Aider un enfant, ça ne s'oublie pas". Donnez-lui, lui aussi les moyens de construire son avenir.
Je sais c'est pas gentil mais bon.... C'est de bonne guerre, n'est-ce pas
NB - Rééditer pour ajouts supplémentaires et petites corrections d'orthographe, histoire que ça fasse sérieux |
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Edité par - Luc Standon le 26 oct. 2008 12:01:15 |
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Luc Standon
Pilier de forums
703 réponses |
Posté - 26 oct. 2008 : 12:39:59
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Citation : Initialement posté par larocaille
Le bon plan, c'était de racheter l'Islande.
Environ 2000 personnes ont manifesté samedi à Reykjavik pour réclamer la démission du gouvernement et l'organisation d'élections anticipées en Islande, l'un des pays les plus touchés par la crise financière. Le système financier islandais s'est littéralement effondré, obligeant les pouvoirs publics, dans l'attente d'un prêt du FMI, à nationaliser les trois principales banques du pays : - leJDD.fr > L'Islande proche de la faillite
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larocaille
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4125 réponses |
Posté - 26 oct. 2008 : 13:42:24
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Luc, faudrait quand même pas que les ch'tits n'enfants pauvres des traders se retrouvent adoptés par des familles du sud est asiatique. Certains pourraient avoir honte d'acheter des N*ke. Faut garder un peu d'éthique.
Pour l'Islande, c'est sur, notre omni s'est fait Niker. Rendez vous compte, un pays de seulement 260.000 habitants dont les ressources principales sont les pommes de terre, la pêche, l'élevage, l'aluminium et la géothermie, ça suffisait à tenir les promesses du grenelle de l'environnement pendant plus de 10 ans. Et c'est sans compter sur le potentiel extraordinaire d'aménagement du territoire (0,3 habitant au km² dans les campagnes) qui aurait permis d'y installer plus de 10 millions de chômeurs (poisson, mouton, patates garantis) dans des maisons à 3€ par jour. Du côté production industrielle, les perspectives étaient tout aussi prometteuses car avec 11°C au mois d'août, il suffisait de chauffer les usines pour que tout le monde s'y précipite.
Manque de réalisme capitaliste? |
Dominique |
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Luc Standon
Pilier de forums
703 réponses |
Posté - 26 oct. 2008 : 14:24:02
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Citation : Initialement posté par larocaille
Manque de réalisme capitaliste?
Côté science-fiction capitaliste, ça peut donné ça extrait de "Les Mines de Mars" :
Citation : ...Pas de travail, pas d'argent, la colère gronde : des manifestations monstres ont lieu mais le gouvernement choisit la méthode forte. Lors d'une réunion animée, la police tire et notre héros en réchappe de justesse.
Quelques mois plus tard des annonces immenses fleurissent sur les murs de la Ville ; le gouvernement a découvert des gisements de métaux précieux sur Mars, et il y a besoin de milliers de travailleurs pour les exploiter.
Une nécessité : tout quitter et signer pour trois ans.
Désabusé, notre chômeur accepte la proposition comme beaucoup d'autres. Le Président se frotte les mains, c'est tellement important de faire baisser les chiffres du chômage.
Arrivé sur Mars, notre chômeur déchante vite : conditions de travail épouvantables, pas de réponses aux lettres envoyées à la famille et aux amis, mines gardées par des services de sécurité impressionnants. Beaucoup d'accidents du travail mortels, et surtout, si les chômeurs passent leur temps à creuser la terre, pas de trace de métaux précieux.
Après quelques mois, quelques travailleurs décident de se rebeller et surtout d'aller voir ce qui se cache derrière les portes de la mine. Opération dangereuse, où beaucoup des conspirateurs perdent la vie. Notre héros parvient tout de même derrière les portes. Avant d'être abattu, il se rend compte que la mine se trouvait dans un désert bien terrien, et que pour le gouvernement, faire baisser le chômage, c'était avant tout faire disparaître les chômeurs.
Ce scénario n'est pas anodin, surtout en ce moment... On va voir les annonces qui seront faites mardi, mais l'application du RSA en période de crise va être du pain béni pour des emplois soi-disant aidés.
NB - Merci pour l'article du Point. NB2 - concernant l'écureuil : Message reçu Bien que la situation s'aggrave pour eux. |
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larocaille
Modérateur
4125 réponses |
Posté - 26 oct. 2008 : 19:56:43
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Nous ne savons pas encore jusqu'à quel stade la crise économique va dégrader le pays. Pour l'instant nos dirigeants en sont encore à réfléchir aux moyens d'en atténuer les effets. La thérapie s'oriente vers une recapitalisation des banques, une amélioration des liquidités pour soutenir les entreprises et la reconquête de la confiance des marchés.
Lorsque la crise sera enfin maîtrisée, il faudra tenter de relancer l'économie. La question que l'on peut se poser est de savoir si les mesures actuellement prises, et qui engagent l'Etat à échéance de plusieurs années, sont propices à créer un climat de relance économique.
Pour tenter de relancer l'économie, l'Etat dispose de trois moyens: - Des mesures réglementaires. - Des mesures budgétaires. - Des mesures monétaires.
Les mesures réglementaires consistent à intervenir sur le marché intérieur en incitant à la consommation. Le processus consiste principalement à relever les minimas sociaux et/ou à encourager le sur-travail (travailler plus pour gagner plus). Ce sont les classes à bas revenu qui sont alors ciblées car leur besoin impérieux de consommation garantit que l'effort consenti ne se retrouvera pas immobilisé dans l'épargne. Les risques qu'induisent ces mesures tiennent à la capacité des entreprises à supporter une augmentation de charges qui pourrait entretenir ou aggraver un taux de chômage déjà renforcé par la crise.
Les mesures budgétaires portent aussi sur le marché interne et consistent à substituer l'action de l'Etat (et ses dépenses) à celle des entreprises. Pour exemple d'action à court terme, on peut citer une augmentation du traitement des fonctionnaires pour en faire une classe "consommante" qui va "tirer" vers le haut les revenus du reste de la population. L'action peut aussi prendre une forme plus diffuse, telle une baisse de la pression fiscale. A long terme, l'Etat peut lancer des programmes engendrant une forte activité pour les entreprises. Les programmes immobiliers d'Etat sont l'exemple le plus courant. Les risques tiennent essentiellement à l'augmentation de la dette que l'Etat aura peu de possibilité de résorber, même à long terme.
Les mesures monétaires consistent à diminuer le loyer de l'argent (baisse des taux directeurs) et à augmenter la masse monétaire circulante. L'effet à court terme est une dévaluation qui affectera le marché extérieur avec un effet négatif. A moyen terme, il est positif car les exportations seront favorisées alors que les importations seront freinées. A long terme, la mesure reste neutre. Si cette mesure peut être profitable pour le commerce extérieur, elle fait courrir un risque de déstabilisation du marché intérieur (inflation).
Depuis la création de l'Euro, nous ne sommes plus maîtres de notre politique monétaire. Restent donc le budgétaire et le réglementaire pour tenter la relance. Aucune des mesures prises actuellement pour enrayer la crise n'est porteuse de relance. Le gouvernement devra donc changer son fusil d'épaule pour relancer l'économie, le moment venu.
Outre la perte de notre indépendance monétaire, il faut prendre en compte l'incapacité de nos dirigeants à maîtriser les dépenses publiques, ce que traduisent 25 ans de budgets déficitaires.
Nous pouvons encore nous en sortir en remettant totalement en cause notre modèle socio-économique. Mais qui osera? |
Dominique |
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Ankou
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3265 réponses |
Posté - 26 oct. 2008 : 20:20:53
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Citation : Initialement posté par larocaille Nous pouvons encore nous en sortir en remettant totalement en cause notre modèle socio-économique. Mais qui osera?
Aucun pays à titre individuel. C'est l'échec assuré si le "nous" est français, voire même européen.
Mais c'est de tte façon loin d'être la voie qui semble choisie aujourd'hui par "nos" dirigeants.
Citation : Lorsque la crise sera enfin maîtrisée, il faudra tenter de relancer l'économie.
Je ne crois pas que le problème doive se placer à ce niveau. Relancer l'Economie est bien annexe, et trouvera sa solution naturellement après un changement du modèle. Ne pas mettre la charrue avant les boeufs.
Je crains le "replatrage" pour nos générations futures. |
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ribouldingue
Pilier de forums
11304 réponses |
Posté - 26 oct. 2008 : 20:22:18
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Le problème n'est-il pas traditionnel?
Si la consommation augmente, le déficit commercial se creuse encore un peu plus, l'argent remis dans les poches des consommateurs se traduisant en téléphones mobiles, ordinateurs, textiles chinois, meubles suédois.
Dommage que les consommateurs boudent les airbus et les TGV, même si ils ne sont pas de la dernière génération (je parle des airbus).
Citation : Aucune des mesures prises actuellement pour enrayer la crise n'est porteuse de relance. Le gouvernement devra donc changer son fusil d'épaule pour relancer l'économie, le moment venu.
La préoccupation seconde aprés la stabilisation des marchés financiers pour les banques n'est-elle pas plutot l'accès aux mêmes marchés pour les entreprises, de façon qu'elles puissent simplement continuer à tourner, même avec des commandes réduites de 10% ou 20%?
Et dans un troisième temps, en effet, d'essayer de transformer ce moins 10 à moins 20% en un moins 0% à moins 5%... |
Festina lente |
Edité par - ribouldingue le 26 oct. 2008 20:25:16 |
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larocaille
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4125 réponses |
Posté - 26 oct. 2008 : 21:01:25
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Ankou, Même si nous n'en sommes pas loin, nous ne sommes pas encore dans une confédération européenne. Il est tout à fait possible, pour un Etat, de modifier son modèle socio-économique. D'accord, cela pourrait ne pas plaire aux autres Etats, mais que pourrait faire les technocrates de Bruxelles si ce n'est nous exclure de l'Union, ce qui ne prouverait qu'une seule chose: leur incapacité à gérer l'Europe.
Le comportement de nos dirigeants est effectivemnt préoccupant car nous ne les avons pas élus pour gérer l'Europe (et encore moins le Monde), mais juste pour mener à bien l'avenir de notre petit pays.
La relance de l'économie est primordiale, c'est d'ailleurs la seule chose vitale pour la France dans les mois à venir. Mais entièrement d'accord sur le fait que si un changement de modèle devait être effectué, celui-ci doit intervenir avant la relance. Je dirais même que c'est le changement de modèle qui pourrait constituer la relance. |
Dominique |
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larocaille
Modérateur
4125 réponses |
Posté - 26 oct. 2008 : 21:20:59
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ribouldingue, Oui, la délocalistion de notre industrie va peser lourd puisque les éventuelles mesures de relance (et l'effort qu'elles nécessitent) risquent fort de bénéficier en priorité aux pays à qui nous avons confié notre production.
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Dominique |
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Luc Standon
Pilier de forums
703 réponses |
Posté - 27 oct. 2008 : 00:07:48
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Citation : Initialement posté par larocaille
ribouldingue, Oui, la délocalistion de notre industrie va peser lourd puisque les éventuelles mesures de relance (et l'effort qu'elles nécessitent) risquent fort de bénéficier en priorité aux pays à qui nous avons confié notre production.
car c’est toujours l’emploi qui est la variable d’ajustement en dernière analyse, et parce que le capitalisme fait de toute façon payer ses pots cassés par le salariat. Le "capital humain" étant considéré comme une charge et non comme une partie intégrante de la capitalisation. A minima certains essayent en théorie de faire passer le capital humain comme un investissement, lorsqu'ils ou elles sont thèsards, mais leur élan est vite coupé une fois confronté à la dure réalité.
Nous voilà donc après 10 pages sur la question politique de la crise. Lorsque Monsieur Sarkozy annonce "la réforme du capitalisme", il est bien évident que sa parole dépasse donc ses propos. En fait, après les différents effets d'annonces, il y va simplement d'une régulation du système capitaliste afin de créer de nouveaux garde-fous tout en préservant la paix sociale républicaine dans un équilibre financier instable.
Nous sommes bien éloigné du temps de la lutte de classes entre deux antagonistes, sans pour autant conduire à une relecture enjolivante du capitalisme d'antan. Effectivement, on est passé d’une configuration, disons, binaire, où la lutte des classes s’exprimait en un affrontement entre le capital et le travail, à ce qu’on pourrait définir comme un problème à trois variables. Finalement il y a trois entités qui sont en interaction : il y a le travail, et le capital qui est lui-même subdivisé en deux sous-espèces : le capital industriel d'un côté, et le capital financier, de l'autre.
Autant que le capital industriel pouvait se comporter en "bon père de famille" dans une certaine mesure; le capitalisme paternaliste était tout de même "obligé" de tenir compte de ses employés, de ses salariés, de ses travailleurs...
Autant que la seule chose qui compte pour le capital financier est le taux de rentabilité : quelque soit la casse sociale éventuellement touché par la stratégie de rentabilité, la seule chose importante est le ROE (Return On Equity) sans aucun autre affect superflu.
En exagérant les choses et pour grossir le tableau, il n'est pas approximatif de dire que le patron industriel n’est plus absolument "maître" chez lui comme il pouvait l'être auparavant (ou jadis). Il doit rendre des comptes à une "puissance actionnariale" expansive et agressivement envahissante. Pourquoi ? Parce que la puissance actionnariale a les moyens de "remercier le boss" soit lors d'un conseil d'administration, soit lors d'un vote des actionnaires.
Je ne pense pas que les futures réformes bouleverseront quoi que se soit de fondamentale dans le système, c'est d'ailleurs l'une des conditions sinéquanon formulée par le pdt des USA à la tenue des futures sommets pour refonder le capitalisme. Donc la très célèbre pyramide du capitalisme ne sera en rien dé-structuré ou dénaturé : pas de remise en question sur une nouvelle répartition des richesses ni de remise en cause fondamentale sur la propriété : Ouf, diront certains, et merde penseront d'autres.
Mais indéniablement, ceux qui étaient pauvres avant la crise, le resteront après les réformes, comme en 1929. Et surement pire encore, à présent, avec les dettes qui ont été engendrées sur les générations futures pour préserver les apparences.
La gauche, n'est pas en reste, malgré la grande manif Italienne et la réapparition de Jospin ce matin sur les ondes : - Crise: Jospin critique les décisions de Sarkozy
A ce demander pourquoi hibernatus s'est réveillé ce dimanche ? Le vielle éléphant blanc a donc décidé d'agiter sa trompe lui aussi, mais omettant de signaler un point important à la situation actuelle : En 1986, c’est tout de même la loi de dérèglementation financière votée à l’époque des socialistes converti à l’économie de marché (Pierre Bérégovoy en avait eu l’initiative) qui a posée le premier socle de la dérèglementation financière sur le territoire nationale. |
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Ankou
Pilier de forums
3265 réponses |
Posté - 27 oct. 2008 : 07:03:40
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Citation : Initialement posté par Luc Standon Nous sommes bien éloigné du temps de la lutte de classes entre deux antagonistes,
Je l'ai dit à plusieurs reprises ces derniers mois, c'est à mon avis l'origine de la crise actuelle.
La Nature est équilibre.
Elle n'a pas apprécié cette rupture concomitante du mur et de l'Empire. Les manipulateurs spéculateurs financiers ont ainsi eu les mains libres, sans contre poids, pour pondre des monstres hors toute régulation.
C'est une des raisons qui me conforte dans cette idée qu'un simple replatrage n'y suffira pas, aucun système alternatif ne pointant pour tempérer le seul système restant.
Citation : Initialement posté par Luc Standon Il doit rendre des comptes à une "puissance actionnariale" expansive et agressivement envahissante.
Qui empêchera cette puissance de continuer à demander 15% net pour une croissance limitée à quelque %? au détriment de qui?
Citation : Initialement posté par Luc Standon Je ne pense pas que les futures réformes bouleverseront quoi que se soit de fondamentale dans le système,
Moi non plus. Sauf à changer complètement d'orientation, sous quelle pression?
Citation : Initialement posté par Luc Standon Mais indéniablement, ceux qui étaient pauvres avant la crise, le resteront après les réformes, comme en 1929. Et surement pire encore, à présent, avec les dettes qui ont été engendrées sur les générations futures pour préserver les apparences.
Oui, ceux qui modifient aujourd'hui sont ceux qui ont créé, et ceux qui ont provoqué la crise, difficile de ne pas penser que ce soit à leur seul profit.
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larocaille
Modérateur
4125 réponses |
Posté - 27 oct. 2008 : 08:16:00
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Télé-matin dans la rubrique "les 4 vérités", interview de Xavier Bertrand:
- Annonce d'une action globale sur les minimas sociaux. - Obligation de répartition des bénéfices des entreprises. - Libération du cumul emploi/retraite.
On s'oriente donc vers des mesures réglementaires.
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Dominique |
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ribouldingue
Pilier de forums
11304 réponses |
Posté - 27 oct. 2008 : 11:33:17
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Citation : car c’est toujours l’emploi qui est la variable d’ajustement en dernière analyse, et parce que le capitalisme fait de toute façon payer ses pots cassés par le salariat. Le "capital humain" étant considéré comme une charge et non comme une partie intégrante de la capitalisation.
On peut quand même dire que:
1/ ce sont les traders qui sont virés en masse en premier, et qui sont deja la première variable d'ajustement. Quand ils ont été embauchés, personne n'est venu dire que c'était le capitalisme débridé qui leur donnait un emploi d'ailleurs
2/ ce sont les emprunteurs risqués en particuliers aux USA qui en sont la seconde
3/ Ce sont les actionnaires dans le monde entier qui en sont la troisième.
4/ Que en France on a rien fait pour se trouver a peu près 'clean' en prévision d'un ralentissement de la croissance qui était pourtant prévu, et que en conséquence on va souffrir plus que les autres avec une récessions. En ce sens, les licenciements qui vont suivre chez nous ne sont pas la conséquence unique du capitalisme, mais la conséquence d'un mauvaise gestion puisque ces licenciements vont être plsu nombreux qu'un ajustement normal aurait nécessité ET QUE les réembauches qui vont suivre seront plus lentes que ce qui est normal dans un pays bien géré, comme d'habitude chez nous.
Citation : Nous voilà donc après 10 pages sur la question politique de la crise. Lorsque Monsieur Sarkozy annonce "la réforme du capitalisme", il est bien évident que sa parole dépasse donc ses propos.
Bien d'accord avec vous, puisque Sarkozy ne sait même pas de quoi il parle.
Citation : En fait, après les différents effets d'annonces, il y va simplement d'une régulation du système capitaliste afin de créer de nouveaux garde-fous tout en préservant la paix sociale républicaine dans un équilibre financier instable.
Euh, sur le très long terme, il me semble, sauf preuve du contraire, que à part le système capitaliste, aucun autre système n'est capable de créer un équilibre financier stable.
C'est un leurre que de penser qu'il est faciel de stabiliser un système avec autant de paramètres, sauf a revenir a des échanges internationaaux ou nationaux réduits, ce qui n'est JAMAIS ARRIVE dans l'histoire de l'humanité, sauf dans l'imagination catastrophique de quelques dicatateurs.
Dans ce cas, l'ajustement, je le rappelle, ne se fait pas par le chômage, mais par l'élimination physique.
Citation : il y a le travail, et le capital qui est lui-même subdivisé en deux sous-espèces : le capital industriel d'un côté, et le capital financier, de l'autre.
Quelle différence faites-vous?
Un petit actionnaire injecte de l'argent dans des usines partout dans le monde aujourd'hui, ce qui était infaisable il y a cent ans ou même cinquante.
Citation : Autant que la seule chose qui compte pour le capital financier est le taux de rentabilité : quelque soit la casse sociale éventuellement touché par la stratégie de rentabilité, la seule chose importante est le ROE (Return On Equity) sans aucun autre affect superflu.
En exagérant les choses et pour grossir le tableau, il n'est pas approximatif de dire que le patron industriel n’est plus absolument "maître" chez lui comme il pouvait l'être auparavant (ou jadis). Il doit rendre des comptes à une "puissance actionnariale" expansive et agressivement envahissante. Pourquoi ? Parce que la puissance actionnariale a les moyens de "remercier le boss" soit lors d'un conseil d'administration, soit lors d'un vote des actionnaires.
Je pense que vous parlez indirectement des hedge funds, qui, eux, c'est vrai, ont eu un effet catastrophique sur nos sociétés, mais ne sont pas une création imposée du capitalisme, mais tout simplement une série de verrues de cette crise, en ce sens que l'excès d'argent cré par la Federal Reserve s'est AUSSI retrouvé dans des sociétés créées de rien pour aller en effet seulement et uniquement faire prédateur sur les industriels et les commerces.
On ne peut quand même pas juger du capitalisme en général sur les seuls comportments (rationels mais) néfastes de ces riches hedges funds.
Notez que ceux-ci disparaissent à vive allure.
Question pour vous: Vous semblez dire que leur création est une nécessité du capitalisme, pourquoi leur disparition rapide n'en serait-elle pas non plus une autre.
Après tout, personne ne va aller pleurer sur ces masses colossales qui se baladaient partout de part le monde pour aller fondre sur des industriels certes parfois un peu moins bien gérés que la moyenne, mais qui avaient leur utilité contrairement aux funds en question!
Citation : Je ne pense pas que les futures réformes bouleverseront quoi que se soit de fondamentale dans le système, c'est d'ailleurs l'une des conditions sinéquanon formulée par le pdt des USA à la tenue des futures sommets pour refonder le capitalisme. Donc la très célèbre pyramide du capitalisme ne sera en rien dé-structuré ou dénaturé : pas de remise en question sur une nouvelle répartition des richesses ni de remise en cause fondamentale sur la propriété : Ouf, diront certains, et merde penseront d'autres.
C'est marrant, il me semble que les réformes de 1929 et des années suivantes, puis des anénes 45 et suivantes ont quand même organisé le monde, même s'il y a des imperfections.
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Festina lente |
Edité par - ribouldingue le 27 oct. 2008 11:39:40 |
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ribouldingue
Pilier de forums
11304 réponses |
Posté - 27 oct. 2008 : 14:08:40
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Un petit rajout, mais qui va dans votre sens en revanche, apres avoir parlé des hedge funds. Le carry trade (achat de yen japonais avec taux d'intérêt quasi-nul pour aller prêter en devises genre euro ou doolars avec des taux d'intérêts imùportants).
Ce carry-trade me pose un problème, car je ne vois pas comment l'éliminer. Il ne provient pas du 'capitalisme' mais de l'interconnexion des marchés, et de l'existence de différences importantes dans les politiques de change; et de l'existence de changes flottants.
Je ne pense pas queon puisse interdire le carry-trade a proprement parlé (ce n'est pas uen question de morale, mais de pratique: qu'est-ce qui est du carry-trade, qu'est-ce qui n'en n'est pas)?
On pourrait certes interdire la connection des marchés. On peut aussi revenir au moyen âge.
On peut en revanche interdire le soutien politique des monnaies. On peut enfin observer que les pays sur lesquels s'exercent ces jeux ne sont pas non plsu de splus fins: Le Japon avec ses taux d'inflation a zero, et les pays comme le notre ou les USA dont les budgets sont financés à long terme par les emprunts.
Question: N'est-ce pas non plus encourager le vice que de vivre en permanece a crédit, sur le dos de ceux qui vous prêtent? |
Festina lente |
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Ankou
Pilier de forums
3265 réponses |
Posté - 27 oct. 2008 : 17:57:49
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Citation : Initialement posté par ribouldingue Ce carry-trade me pose un problème, car je ne vois pas comment l'éliminer.
Il ne faut pas l'éliminer, me semble-t-il. Dans le droit fil de mes idées qui consistent à "équilibrer" par la taxe ce qui ne peut l'être autrement, il faut taxer les opérations qui ne donnent pas de VA au client final.
En résumé si le CT sert à financer un investissement, ou autre service, why not! sinon, on taxe en fonction du résultat et du bénéf attendu (plus facile à dire qu'à faire) (impossible aujourd'hui avec des pays qui tirent tous la couverture à eux).
Citation : Initialement posté par ribouldingue Question: N'est-ce pas non plus encourager le vice que de vivre en permanece a crédit, sur le dos de ceux qui vous prêtent?
cette question m'a longtemps tarraudée l'esprit, étant depuis la nuit des temps un endetté permanent.
J'en suis arrivé à cette conclusion: l'emprunt est indispensable pour faire évoluer la société, s'il sert à la collectivité, c'est-à-dire soit pour investir (immo par exemple), ou pour donner de l'activité/emploi. Toute autre utilisation, à fortiori de tendance spéculative devrait être interdite ou à minima taxée.
Mais ce n'est pas simple comme approche, je l'avoue humblement! |
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larocaille
Modérateur
4125 réponses |
Posté - 27 oct. 2008 : 20:06:19
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Comme l'a indiqué Luc, la dictature du profit imposée par certains investisseurs (fonds de pensions) est néfaste, pour les entreprises, leurs salariés et l'économie. Avec la crise, nous allons payer très cher cette dictature qui a poussé les entreprises à délocaliser. Ne serait-il pas équitable de faire payer une partie de la facture à ces fonds vampires? Récupérer une partie de ce qu'ils ont gagné sur notre dos n'est pas réaliste, mais prendre des mesures pour limiter leur influence est tout à fait réalisable.
Une polémique se développe actuellement sur l'action de l'Etat en faveur des banques. En termes plus précis, fallait-il leur prêter de l'argent, ce que notre gouvernement a décidé de faire, ou fallait-il faire entrer l'Etat dans leur capital sous forme de participations, comme ce que font d'autres nations. Les médias se mélangent alègrement les pinceaux, alors que les deux opérations ont des motivations et des conséquences bien différentes, comparons:
Les prêts que l'Etat a consenti n'engagent les banques qu'à les rembourser et à supporter les intérêts (4,4% pour l'Etat). Tant que les banques respectent cet engagement, l'Etat ne dispose d'aucun droit de s'immicer dans la gouvernance des banques. Et le fumeux principe du médiateur n'y changera rien. Néanmoins l'Etat devrait retirer un gain de 4,4% de l'opération.
La prise de participation est une opération radicalement différente puisqu'elle consiste à immobiliser, sous forme de capital apporté, des fonds d'Etat. A court terme, les fonds immobilisés viennent augmenter la dette et sa charge. Le capital apporté est convertit en actions aux cours du marché (vu l'état de la bourse, cela ferait beaucoup d'actions). A moyen terme, l'essentiel (et certainement plus que la totalité) de la charge de dette serait couvert par les dividendes. Compte tenu des cours de bourse actuels, l'Etat se trouverait vraisemblablement majoritaire de la quasi totalité des banques françaises, ce qui en matière de gouvernance donne une toute autre importance. A long terme, une fois la bourse requinquée, l'Etat pourrait revendre ses participations en réalisant une jolie plus value de l'ordre de 100%.
Nos gouvernants ont choisi de prendre un petit 4% plutôt que de miser sur un 100% assorti d'une gouvernance absolue. On se demande vraiment pourquoi? |
Dominique |
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ribouldingue
Pilier de forums
11304 réponses |
Posté - 27 oct. 2008 : 20:06:45
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Merci de votre réponse honnête, Ankou, et je n'ai jamais mis en doute l'intérêt de l'emprunt. J'aurais du être plus clair dans mon propos, qui a me relire, je l'avoue reste ambigue: Je corrige ou je reformule:
Question: Nest-ce pas non plus encourager le vice que de vivre en permanence de cavalerie, sur le dos de ceux qui vous prêtent?
Dans le cas des Etats dont je parle, les gouvernements plaident l'investissement, alors que de façon évidente, il ne s'agit pas d'investissement, puisqu'on ne voit jamais aucune croissance des revenus spécifiques à ces prétendus investissements mais il s'agit de financer le budget annuel par l'emprunt. |
Festina lente |
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quelboulot
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