Si le marché national des logements neufs reste dynamique, des obstacles à la construction ralentissent et pénalisent les mises en vente, ce qui, à moyen terme, menace le maintien d'un niveau de prix accessible. C'est ce qu'indique la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) dans son observatoire du 3ème trimestre 2017 publié le 16 novembre. La FPI appelle à la mise en œuvre concrète et pragmatique de la stratégie logement annoncée par le Gouvernement et plaide pour une transition longue et une révision du zonage pour maintenir la production de logements collectifs dans des villes moyennes dynamiques.
Les chiffres du secteur sont pourtant bons : les réservations sont en hausse de 5,3% par rapport au troisième trimestre 2016, avec 33.497 logements réservés entre juillet et septembre 2017. Une hausse tirée par les ventes en bloc, aux institutionnels et surtout aux bailleurs sociaux, qui progressent de 18,1%, alors que les réservations des ménages restent stables (+3,2%). Cependant, la fédération indique que les mises en vente de logements neufs enregistrent leur première baisse (7,8%) après douze trimestres consécutifs de hausse (18.304 logements mis en vente au troisième trimestre). Sur les douze derniers mois, 110.062 logements neufs ont été mis en vente, un volume inférieur aux réservations sur la même période (118.996). En conséquence, l'offre commerciale ne se reconstitue pas : 95.560 logements neufs sont disponibles à fin septembre (1,5% en douze mois) et représentent 9,4 mois de commercialisation. Les professionnels, qui estiment équilibré et sain un délai de 12 mois, jugent cette durée trop courte.
Alors que les débats se poursuivent à l'Assemblée nationale, et que plusieurs amendements ont été voté en Commission des finances, la fédération des promoteurs immobiliers maintient la pression sur le gouvernement et continue de réclamer "d'ajuster les modalités de sortie du dispositif Pinel dans les territoires détendus pour ne pas fragiliser des programmes déjà lancés", et une nouvelle révision du zonage pour l'année 2018. Les députés ont bien voté un amendement pour un rapport d'évaluation sur le zonage, mais celui-ci ne devra être remis au parlement qu'avant le 1er septembre 2018, pour éventuellement être pris en compte dans le projet de loi des finances pour 2019...
A ce jour, le projet de loi des finances pour 2018 après modifications, prévoit que les zones tendues A et A bis seront les seules à être pleinement éligibles au Pinel après le 30 juin 2019, et qu'en ce qui concerne la zone B1, seules les communes bénéficiant d'un agrément préfectoral seront également éligibles. Les zones B2 et C doivent être totalement exclues à partir du 30 juin 2019 (date de la signature de l'acte d'achat chez le notaire). Ces modifications ne seront définitivement adoptées qu'après la seconde lecture à l'Assemblée Nationale du projet de loi des finances pour 2018.
Autre nuage à l'horizon : la réduction de capacités d'investissement des organismes HLM provoquée par la baisse autoritaire de leurs loyers prévue par l'article 52 du projet de loi de finances. Le problème pour les promoteurs vient du fait que dans les zones tendues, toute opération nouvelle doit comporter une part minimale de logements sociaux. Si les HLM ne sont pas en capacité d'acheter, un grand nombre de projets risquent de ne pas voir le jour, facteur supplémentaire de réduction de l'offre, et donc des ventes...
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