ACTUS
La qualité de la construction en question
Le
24/2/2001
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Tous les acteurs de la construction déclarent en être conscients : avec la surchauffe du secteur du bâtiment en 1999 et 2000, la qualité des maisons et logements livrés commence à être problématique ! Après la sonnette d’alarme des responsables du label Qualitel en septembre 2000 qui révélaient au quotidien Les Echos qu’un tiers des logements livrés en 1999 ne respectaient pas la réglementation de la construction contre 20% en 1998 et 13% en 1997, c’est aujourd’hui l’Agence qualité construction (AQC), association regroupant tous les professionnels du secteur de la construction – organisations professionnelles du bâtiment et de l’assurance, les centres techniques, les organismes de certification, ainsi que le ministère chargé de la construction – qui met les pieds dans le plat.
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L' ACQ, dont la mission est de contribuer à l’amélioration de la qualité de la construction et la prévention des principaux types de sinistres, met en place un Observatoire afin de disposer notamment d’un instrument de mesure de la qualité et des progrès réalisés. Parmi les moyens mis en œuvre : la mise en ligne d’une base de données SYCODES de 80.000 sinistres déclarés, et la mise en place d’indicateurs de la qualité d’une opération de construction, ainsi que de baromètres de satisfaction des professionnels et de leurs clients.
L’ACQ estime à 50 milliards de francs le coût annuel de la « non-qualité », dont 10 milliards pour les problèmes relevant de la garantie décennale – avec en tête du palmarès les problèmes d’étanchéité à l’eau (57%), loin devant les problèmes de défaut de stabilité (12,4%) et de sécurité d’utilisation (8,5%) – et 40 milliards ( ! ) pour tous les problèmes se manifestant pendant la construction, sur le chantier ou dans les bureaux : gaspillages de temps, reprises d’ouvrages mal exécutés, accidents du travail !…
Et tous – promoteurs, maîtres d’ouvrage, entrepreneurs – de désigner deux responsables : la brusque flambée des carnets de commande des entreprises du bâtiment, sous l’effet de la reprise de la construction – effet « Périssol » notamment – et celui de la réparation des dégâts des tempêtes de Noël 1999, et la pénurie de main d’œuvre qualifiée.
Responsables aussi la guerre des prix qu’entretiennent les grands maîtres d’ouvrage, coincés par la remontée des prix du foncier, et la hausse du prix des matériaux venue rogner les marges sur des prix négociés longtemps avant la flambée des prix du pétrole…
Sur le front des promoteurs et des grands maîtres d’ouvrage – institutionnels et HLM – comme sur celui des professionnels – Fédération française du bâtiment (FFB) en tête - et des organismes techniques tels le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), c’est la mobilisation : développement de la démarche qualité, réflexion sur la création d’une norme comme la norme NF « Maison individuelle », préparation d’un référentiel et d’un label pour les promoteurs, préparation d’une certification professionnelle pour les maîtres d’œuvre, etc.… Avec l’inconvénient que les résultats de toutes ces actions louables ne seront sensibles que dans plusieurs années !
En attendant, plus que jamais le client a intérêt à donner la prime aux constructions bénéficiant des deux grands labels existants : « NF Maisons individuelles » pour l’individuel, et « Qualitel » qui s’applique aussi pour le collectif.
UniversImmo.com
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