ACTUS
Une OPAH sur tout Paris intra muros en 2001
Le
10/11/2000
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La guerre contre le logement insalubre, qui avait conduit dans les années 55 à 70 aux grandes opérations de rénovation de quartiers entiers, est relancée à Paris, avec cette fois la prise en compte du principal facteur de dégradation de nombreux immeubles : le statut de la copropriété !
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Jusqu'ici, deux Opérations Programmées d'Amélioration de l'Habitat (OPAH) avaient été instituées à Paris sur des périmètres limités : Château Rouge et Bas Belleville. Cette fois l'opération décidée par le Conseil de Paris couvre tout le territoire parisien et vise à favoriser la réhabilitation d'immeubles en copropriété, dégradés et insalubres " remédiables ", et dont le syndicat des copropriétaires est incapable de faire face.
Pour les copropriétés en difficulté, l'outil principal est le plan de sauvegarde, déclenché par la préfecture pour une sélection d'immeubles proposées par la ville, couplé à un Programme de Résorption de l'Habitat insalubre (PRI), et qui permet de mobiliser les aides de l'Etat (subvention de sortie d'insalubrité) et de la Région, des subventions spéciales de l'ANAH, des prêts bonifiés avec la Caisse des Dépôts, le FSH, etc.
Cette politique, encouragée par les résultats des deux premières OPAH, prend de front le problème de la dégradation croissante des immeubles en copropriété, dont on n'a pas encore pris la dimension et mesuré les conséquences sur les centres urbains.
Reste à savoir si les moyens seront à la mesure de l'ampleur du désastre qui menace…
En effet, sans compter les immeubles qui étaient déjà insalubres avant leur mise en copropriété (dorénavant avec la loi SRU ce sera impossible - voir notre article), un nombre croissant d'immeubles atteint le stade où, du fait du vieillissement et d'un entretien insuffisant, la simple conservation de l'immeuble exige des budgets de travaux qui dépassent les moyens des copropriétaires.
Alors s'enclenche la spirale descendante infernale de la perte de valeur, du bradage des logements à des marchands de sommeil sans scrupules qui ne se soucient pas plus de la copropriété que de leur première chemise, de la démotivation des conseils syndicaux et syndics, des arrêtés d'insalubrité ou de péril, et des procédures en tous genres des aigrefins qui flairent l'occasion de se faire indemniser sur le dos de la copropriété pour privation de jouissance ou défaut d'entretien !
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