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La résiliation annuelle de l'assurance emprunteur ne va-t-elle pas entraîner une hausse des taux des banques ?
13/2/2017
L'avertissement est lancé par le courtier en ligne Vousfinancer.com (140 agences en France et Dom-Tom) ne manque pas de pertinence : alors que le parlement vient d'adopter définitivement le principe de la résiliation annuelle de l'assurance emprunteur, il est permis de s'interroger sur l'impact à moyen terme d'une telle mesure. Car si à court terme les nouveaux emprunteurs vont pouvoir réaliser des économies sur leur assurance, le fait que tous les contrats puissent être renégociés à partir du 1er janvier 2018 risque de peser sur la rentabilité des banques qui devront compenser le manque à gagner engendré, ce qui pourrait contribuer à la remontée des taux de crédit immobilier.
La mesure va certes introduire davantage de concurrence sur un marché de l'assurance emprunteur détenu à 85% par les banques via la souscription de leur assurance groupe. L'offre devrait être plus diversifiée, avec des tarifs en baisse et de meilleures garanties afin d'être plus attractive pour diminuer la probabilité de résiliation. Mais le fait que le stock de contrats en cours puisse être résilié va retirer aux banques une source importante de rentabilité, à un moment ou la marge réalisée sur les taux de crédit a été écrasée par la baisse des taux. En effet, fait remarquer Jérôme Robin, président et fondateur de Vousfinancer, "les emprunteurs concernés seront essentiellement ceux qui ont souscrit un crédit récemment, donc à des taux très bas tels que nous les connaissons depuis 4 ans, et sur lesquels les marges des banques pourraient devenir négatives a posteriori une fois l'assurance résiliée... Dans ce contexte, il est certain que les banques devront trouver le moyen de compenser le manque à gagner, ce qui pourrait contribuer à une remontée plus forte des taux de crédit alors même que depuis fin 2016, elles contiennent les hausses en ne répercutant que faiblement l'envolée des taux d'emprunt d'Etat", souligne Jérôme Robin.
A noter que ce nouveau contexte intervient alors que les marchés financiers ont amorcé une phase de remontée des taux long terme, alimentée par le début de la sortie progressive du "quantitative easing" pratiqué depuis plusieurs années par la FED (la banque centrale américaine), et un retour de l'inflation, modeste mais net, aux Etats-Unis et en Europe. Ajoutons que les crédits immobiliers français à taux fixe, sans y être vraiment indexés, sont influencés par le taux de l'OAT 10 ans (obligations assimilées du Trésor), et que celui-ci subit actuellement un "spread" (différentiel) croissant avec les taux de son homologue allemand, cette fois en raison de risques politiques perçus par les marchés à l'issue de l'élection présidentielle...